Méditation du Samedi 2 mai

Méditation du samedi : Evangile selon saint Jean, 6, 52-59

Des Juifs se disputent. Comment en effet, rester insensible à une telle affirmation ? « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. »

Si cette affirmation ne cesse pas de nous saisir encore aujourd’hui, imaginez ce qu’elle a pu provoquer au sein du peuple hébreux ! Scandale absolu ! Le sang, dans la tradition juive, représente la vie; or, la vie est sacrée et surtout elle appartient à Dieu. Et celui-là nous dit d’être cannibale et de boire le sang qui revient à Dieu, qu’il est rigoureusement interdit de consommer! On voit à quel point le Christ est à la fois accomplissement et révélation : il vient accomplir la sacralité du sang, non plus en le rendant intouchable, mais en le sanctifiant, en en faisant la source de vie elle-même, offerte pour les hommes en vue du salut.

Il y a presque quelque chose de drôle dans la question des juifs, qui se fait technique : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » et qui au fond fait écho à des interrogations d’amis ou de connaissances athées ou simplement ignorantes de la foi catholique qui se demandent bien à quoi tout cela rime.

Tout cela, c’est quoi ? Pourquoi consommons-nous « le Corps et le Sang du Christ » au sein de l’Eucharistie dont nous sommes douloureusement privés en ce moment ?

Il est bon de se souvenir que ce qui constitue « la source et le sommet de la vie chrétienne » n’est pas une simple proposition, prendra prendra pas, mais un don gratuit, une offrande, et même plus, une condition de notre salut. Celui qui consomme le Christ dans l’hostie sanctifiée porte littéralement le Christ en lui, il se l’incorpore.

Celui qui s’avance, aimant, abandonné, auprès du prêtre, que fait-il, sinon dire oui à l’amour ? Dire oui à la foi chrétienne? Reconnaître que le Christ est vraiment présent dans l’hostie ?

Et celui qui s’avance dans l’amour, sincèrement ne peut être alors que transformé par le Christ qu’il reçoit en lui! C’est que cette vie que nous recevons alors n’est plus simplement biologique, mais elle est spirituelle, elle est divine, elle est un avant-goût de l’éternité.

C’est d’ailleurs tout le sens de la fin de cet évangile: « celui qui mange ce pain
vivra éternellement » car cette nourriture est céleste. Méditons donc ce mystère de l’Eucharistie, méditons la transsubstantiation, cherchons à comprendre ce saint Sacrifice de la messe, cherchons à comprendre notre foi, son unité, sa beauté, sa vérité.

Elisa D.